Il est des sujets qui ne se discuteraient pas. En Bretagne, la pollution liée à l’industrie agroalimentaire est un tabou bien connu, dénoncé récemment par de nombreux.ses journalistes bretons.

Depuis quelques jours, nous avons appris qu’il est un autre sujet qui ne souffrirait aucun débat : celui du Tour De France. « On ne refuse pas le Tour de France » a-t-on pu lire…

Pourtant, en cette période toute particulière de crise sanitaire, les villes, départements ou régions sont parfaitement en droit de s’interroger sur l’opportunité d’accueillir le Tour, comme tout autres grands événements d’ailleurs. Cette crise rend en effet tous les grands rassemblements très incertains. Elle entraîne une crise économique et sociale très forte qui mobilise des moyens publics inégalés avec des impacts très importants sur les finances locales. Aussi, l’argent public devient d’autant plus précieux qu’il devra, de notre point de vue, soutenir avant tout les plus fragiles, les entreprises locales, les acteurs culturels locaux etc.

Oui, le Tour De France est un événement populaire. C’est une évidence qu’il ne s’agit pas de nier. Et d’ailleurs, là n’est pas la question. Mais, loin d’être « gratuit » comme on a pu le lire, il coûte très cher en argent public. Il coûte aussi très cher sur le plan environnemental comme l’on dénoncé encore récemment des associations et député.e.s. Le tout pour des retombées économiques relativement modestes, car très ponctuelles. Il n’y a aussi aucune corrélation entre l’accueil du Tour et le développement des déplacements vélo au quotidien que nous sommes les premiers à défendre.

Les collectivités sont aussi en droit de considérer que l’accueil d’un événement peut être positif un moment donné et ne pas l’être à un autre moment. C’est d’ailleurs le cas de Copenhague qui n’a pas souhaité accueillir le Tour de France en 2021. De la même façon, à l’échelle de la Bretagne, ce qui est bon pour Brest en 2021, ne l’est pas forcément pour Rennes ou Nantes. Là aussi, c’est bien aux élu.e.s locaux et aux habitant.e.s d’en décider.

Alors oui, on peut aimer le Tour, avoir envie qu’il passe dans sa ville, sans pour autant estimer que son coût élevé soit une priorité du moment. Les élu.e.s locaux doivent pouvoir en décider sereinement, sans injonction, sans chantage à l’emploi, sans avoir à subir de charges médiatiques, sans insultes.

Les militant.e.s d’EELV affirment leur soutien aux élu.e.s rennais.es et en particulier à Valérie Faucheux qui subit insultes et caricatures simplement parce qu’elle a défendu une opinion. Les militant.e.s d’EELV sont heureux.ses de voir que leurs élu.e.s refusent les décisions toutes faites et réinterrogent les politiques publiques. C’est bien là la condition pour construire « le monde d’après ». Et c’est bien là la mission qui leur a été confiée.