Il y a à Rennes, comme ailleurs en France, un sujet réel d’insécurité amplifié par un sentiment d’insécurité lié aux incivilités, au trafic de stupéfiants, mais aussi aux violences contre les femmes (notamment le harcèlement de rue, les violences sexistes ou les violences conjugales). C’est un problème sociétal qui nous touche tou.te.s et ce notamment dans l’espace public et les solutions pour l’enrayer sont complexes et nécessitent des changements profonds. Cependant nous souhaitons le dire une nouvelle fois, l’addition de 29 nouvelles caméras d’ici 2023 va avoir des effets bénéfiques plus que limités et heureusement que cette vidéosurveillance ne sera pas doublée comme le souhaitaient certain.e.s. La vidéosurveillance, tout comme les « tasers » ne sont pas remontés comme des priorités exprimées par les rennais.es lors de la démarche du Livre Blanc de la sécurité.

Quoiqu’en disent le gouvernement (et tout particulièrement le Ministre de l’Intérieur) et la droite et l’extrême droite rennaise, la sécurité ne passera pas par un déploiement massif de la vidéosurveillance. Loin des débats entre les parties prenantes sur le nombre de caméras à installer et l’usage à en faire, EELV souhaite rappeler que les caméras n’empêchent pas les violences et tout au plus elles les mettent en image avec une efficacité limitée puisque plusieurs études démontrent qu’elles ne permettent d’élucider seulement 1 à 3% des crimes. En effet la banalisation des systèmes de surveillance partout en France n’a pas réellement d’impact dissuasif et elle oblige tout au plus à déplacer les lieux de délits.

La vidéosurveillance c’est aussi un énorme gâchis en ressources financières et humaines, en mobilisant de nombreuses heures des agents pour suivre et/ou analyser les images, des coûts d’installation et de maintenance pour les caméras elles-mêmes mais aussi pour les locaux et le matériel de suivi.

Enfin, il faut noter un défaut plus profond et politique, le fait que la vidéosurveillance touche aux libertés fondamentales par un contrôle permanent. Ce contrôle permanent promet de s’accentuer au cours des prochaines années avec un développement parallèle à la vidéosurveillance qui est la reconnaissance faciale allant jusqu’aux systèmes complets de contrôle des citoyen.ne.s déployés dans certains territoires chinois

Notre proposition de chemin vers une ville plus apaisée et sure est de s’attacher d’abord à résoudre les causes de la violence dans l’espace public, pour réduire à la source le problème au-delà de s’attaquer aux conséquences. La première solution que nous recommandons, c’est la présence sur le terrain d’agent.e.s pour une police de proximité formé.e.s à ce travail de tranquillité publique (médiation, relations avec les associations notamment éducatives et les travailleurs sociaux, etc). Cela passe par des politiques volontaristes d’éducation, d’inclusion et de lutte contre la précarité. Cela passe aussi par un soutien accru au tissu associatif local, dont les capacités d’écoute et de maintien de lien social ont été démontrées.

Tout système de vidéosurveillance, aussi développé qu’il soit, ne saura pas nous protéger contre l’insécurité et n’améliorera que temporairement et très localement le sentiment d’insécurité. De même, les délits les plus visés, les violences publiques et les trafics ne vont pas se tarir par l’ajout de quelques dizaines de caméras. Nous continuerons donc à promouvoir la tranquillité publique par la promotion d’une ville apaisée, l’éducation, l’inclusion sociale et une police de proximité.